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Gaza : refuser de consentir au pire

Cela fait maintenant vingt mois que la situation au Proche-Orient s’est embrasée. En réponse aux attaques terroristes perpétrées par le Hamas le 7 octobre, le gouvernement israélien continue son offensive militaire à Gaza et accentue la colonisation de la Cisjordanie. Les morts se comptent par dizaines de milliers. L’aide humanitaire est bloquée au point d’être quasi inexistante. La famine est utilisée comme arme de guerre. Les perspectives de paix sont plus éloignées que jamais comme en témoigne la paralysie du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Le Centre d’Action Laïque dénonce la violence exercée contre la population palestinienne au mépris des règles les plus élémentaires du droit des conflits armés et du droit humanitaire. 

Dès janvier 2024, la Cour internationale de Justice enjoignait à l’État d’Israël de prendre toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir la commission, à l’encontre des Palestiniens de Gaza, de tout acte entrant dans le champ d’application de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. Jour après jour, les condamnations se succèdent. Le Comité spécial de l’ONU chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés estime que les méthodes de guerre utilisées à Gaza par Israël relèvent du génocide. L’ONU met aujourd’hui en garde contre un nettoyage ethnique.  À l’instar de Elie Barnavi, le Centre d’Action Laïque estime « qu’il faut se rendre à l’évidence : il y a des génocidaires au gouvernement d’Israël. Ils le proclament tous les jours. » 

Force est de constater que l’inaction coupable, de très nombreux États, de l’Union européenne et plus largement de la communauté internationale empêche la cessation des hostilités.  Des souffrances que rien ne peut justifier perdurent et l’idée de même de justice internationale est piétinée. 

Le Centre d’Action Laïque invite le mouvement laïque dans son ensemble, ses régionales, ses associations, ses militants et sympathisants, à se mobiliser pour dénoncer cette situation, notamment en interpellant les responsables politiques sur les crimes contre l’humanité qui se déroulent depuis deux ans à Gaza, cette prison à ciel ouvert dont nul ne pourra dire qu’il ne savait pas. Car s’abstenir de parler aujourd’hui, c’est renoncer à un ordre international fondé sur la démocratie, la justice et les droits fondamentaux. C’est faire droit au projet politique d’extrême droite porté par l’actuel gouvernement israélien. S’abstenir aujourd’hui, c’est trahir sa conscience, c’est nier l’humanisme et ses valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. S’abstenir, c’est consentir tacitement, mais c’est consentir au pire. 

Le Centre d’Action Laïque interpelle à nouveau les autorités belges, européennes et internationales pour leur demander de mobiliser sans délais tous les moyens possibles, en ce compris des mécanismes de sanction, pour faire cesser immédiatement les hostilités, libérer les otages, arrêter les déplacements forcés de populations, permettre le déploiement de l’aide humanitaire et enrayer la politique de colonisation de la Cisjordanie. Viendra ensuite le moment de construire une solution politique conforme au droit international et un avenir pour les peuples israéliens et palestiniens. Il faudra aussi que justice soit rendue sur les crimes perpétrés par les acteurs du conflit, quel que soit leur camp. 

Enfin, le Centre d’Action Laïque salue le courage et se déclare solidaire des femmes et des hommes engagés en faveur de la paix, du dialogue et du respect des droits fondamentaux. Au milieu de ce chaos, ils incarnent la dignité humaine.