Briser les murs

Picardie Laïque a eu le plaisir d’être invitée à un ciné-rencontre exceptionnel, organisé par nos collègues de Bruxelles Laïque, au Théâtre de Poche à Bruxelles.

Le documentaire Briser les murs de Nicolas Franchomme explore l’accès à la culture en milieu carcéral, tout particulièrment à la prison de Mons et de Haren. Il met en lumière des initiatives telles que des ateliers de théâtre, des cours de photographie et d’autres activités culturelles, soulignant leur rôle dans la déconstruction des stéréotypes sur les détenus et la promotion de leur droit à la culture.

La projection a été suivie par un après-midi d’échanges autour de l’intervention artistique et socio-culturelle en prison en présence de Chloé Branders, membre du conseil scientifique du Genepi Belgique, experte de l’intervention artistique dans les lieux d’enfermements, co-fondatrice du projet Inside-Out (projet de co-création théâtrale et visuelle mêlant des étudiants et des personnes détenues), Sarah-Marie Gilbert, CAAP Culture, Amandine Jansen, Service Laïque d’Aide aux Justiciables et aux Victimes, Benoit Verhaert, comédien et metteur en scène, Isabelle Seret, sur la justice restauratrice et récits de vie, Laurence Vielle, poétesse, retours d’ateliers et de notre collègue Gil Colmant, pour les ateliers de pratique philo.

Mais aussi en présence de deux personnes ayant participé aux ateliers filmés pendant la réalisation du documentaire, qui ont pu témoigner de leur expérience. Un moment fort en émotions.

La table ronde a permis d’aborder plusieurs enjeux essentiels :

🔸 Culture en prison : Qui décide de ce qui est “culturel” ? Et pour qui ?
🔸 Inégalités d’accès : Des droits théoriques, mais une réalité très variable selon les établissements.
🔸 Publics invisibilisés : Les femmes détenues, encore trop souvent oubliées des dispositifs.
🔸 Contraintes institutionnelles : Des freins logistiques et sécuritaires qui limitent les projets.
🔸 Rapports de pouvoir : Comment ne pas reproduire, malgré soi, des schémas d’oppression ?

Nous nous sommes aussi réinterroger sur le rôle de la culture en prison : et si elle devenait un outil de résistance, plutôt qu’un simple alibi humaniste ?

La journée s’est clôturée par un moment d’échange avec le public, riche en questions et en réflexions.

Un grand merci à Bruxelles Laïque pour l’invitation et l’organisation de cette journée inspirante. Et à toutes les personnes présentes pour la qualité des interventions et des discussions.