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Date de publication : mar 21 Oct 2025

Au cours du mois de septembre, l’équipe des conseillers.ères moraux et l’animatrice en philosophie ont proposé des ateliers de pratique philo à la prison de Mons.

A partir d’un conte qui relate l’histoire de Kandata, un criminel cruel condamné en enfer. Malgré sa mauvaise nature, il a fait une seule bonne action en épargnant une petite araignée. En signe de compassion, cette dernière laisse descendre un fil d’argent pour lui permettre de s’enfuir. Kandata s’accroche au fil, mais d’autres âmes avides tentent aussi de l’utiliser. Pris de jalousie, il repousse un concurrent, ce qui entraîne la coupure du fil par l’être de lumière, symbolisant la compassion infinie du bouddhisme et l’importance de renoncer à l’égoïsme pour atteindre la libération.

Voici quelques réflexions des détenu.e.s en atelier : « Tout le monde aurait pu être sauvé, mais perdu par son égoïsme. », « Les conseilleurs ne sont pas les payeurs ! », « Sa réaction aurait pu être différente si on lui avait expliqué. Avec le dialogue, les comportements peuvent changer. Cela permet aussi de prendre conscience des enjeux, des impacts sur les autres… », « Sans ouverture aux autres, la pensée est limitée. Nous sommes notre limite. », « Au fond du trou, il est difficile de changer par soi-même. Expérience vécue de la toxicomanie… », « La punition sans remise en question ne sert à rien. », « Sommes-nous déterminés depuis la naissance ? », « Rencontrer la personne permet de comprendre. Le pardon peut être à double sens ou unilatéral, un partage de ressentis. », « Mais accueillir n’est pas évident. En fonction de la blessure, le pardon peut être plus difficile. Mais le plus dur, c’est de se pardonner à soi-même. ».

Les détenu.e.s se sont aussi interrogés sur le concept de « mérite » et de « pardon ». 

La réflexion des détenus lors de cet atelier philo sur le conte bouddhiste met en lumière la complexité de la nature humaine, l’importance du dialogue et de l’ouverture aux autres pour favoriser le changement. Elle souligne que l’égoïsme et l’absence de compréhension mutuelle peuvent conduire à des situations de perdition, mais que la remise en question, le pardon et la reconnaissance de l’autre sont essentiels pour avancer. La difficulté à changer, notamment dans des contextes de souffrance profonde comme la toxicomanie, montre que le processus de transformation nécessite souvent un environnement propice et une capacité à se pardonner soi-même. En somme, cette réflexion insiste sur la nécessité d’une ouverture d’esprit et d’un dialogue sincère pour sortir de ses limites et retrouver un chemin de rédemption et de réconciliation.

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A travers les murs

Picardie Laïque réalise un travail de terrain dans la prison de Mons et à l’extérieur de celle-ci, notamment par le biais de l’assistance morale aux détenus, d’ateliers de pratique du libre examen/de l’esprit critique, d’une aide sociale aux justiciables ou encore par des activités de conscientisation auprès du grand public, d’étudiants et par un mise en réseau.

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