Picardie Laïque
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Date de publication : lun 8 Avr 2024
… le 7 avril, retentissait sur les ondes de la Radio des Mille collines au Rwanda, l’appel au massacre de toute la population Tutsi.1
D’énormes quantités d’armes, de machettes et de bière avaient, durant deux ans, été stockées suite à des achats massifs dans différentes parties du monde par les dignitaires Hutu du régime Habyarimana et mises en réserve dans des caches, notamment des couvents et des églises.
De même, l’épouse et le frère du chef de l’État, aujourd’hui réfugiés en France, s’étaient activement préoccupés de la formation et de l’équipement des milices génocidaires, les Interahamwe.
Dès le début 1993, plusieurs observateurs, dont maître Eric Gillet du barreau de Bruxelles, mandaté sur place par le CNCD, avaient pu observer ces préparatifs et alerter les autorités belges, françaises, le président de la Commission européenne Jacques Delors, mais sans provoquer les réactions espérées de sauvegarde.
D’autres indicateurs, notamment les fonds alloués à la coopération et l’aide au développement du pays, détournés massivement pour l’armée et les préparatifs du génocide, auraient dû alerter les bailleurs de fonds. Parmi ceux-ci, le plus important était la Banque mondiale, chargée de la gestion des dons de plusieurs pays occidentaux et qui avait un représentant permanent dans la région.
L’aveuglement de la communauté internationale à l’ensemble de ces alertes et indicateurs a permis aux initiateurs Hutu rwandais de ce génocide, la veille du début des massacres, d’abattre l’avion dans lequel se trouvait leur président jugé trop mou. Ainsi, ils ont eu les mains libres pour déclencher sur tout le territoire la chasse aux Tutsi. Cela coûtera la vie à plus de 800.000 d’entre eux et à près de 200.000 démocrates Hutu, opposés à ce crime des crimes.
L’ONU, sous pression de la Belgique, responsable d’avoir retiré les casques bleu déployés au Rwanda au moment où les populations en avaient le plus besoin, va décider en novembre 1994, la mise en place du TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda) pour juger les génocidaires partis le plus souvent se cacher au loin. Le tribunal ne recevra pas de mandat pour poursuivre les États et institutions qui auraient dû l’être pour « complicité de génocide » aux termes de la Convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide. C’est ainsi que, si nombre de génocidaires furent condamnés, il n’y aura pas de poursuites ni de condamnation des ONGs, banques, États, institutions internationales, hautes autorités religieuses de l’Église catholique qui s’obstineront jusqu’au bout à soutenir le régime et les acteurs directs de ce génocide qu’ils cherchèrent vite à cacher et à oublier.
À ce jour, les victimes et les survivants de ce génocide n’ont bénéficié d’aucune indemnité, elles se sont vues refuser « mémoire et justice ».
Par complicité coupable, par refus de comprendre l’ampleur du crime, en ne tirant pas les indispensables leçons des persécutions et massacres qui s’étaient déjà produits les années précédentes ainsi que pendant la perpétration des actes criminels commis durant les mois d’avril à août 1994 au Rwanda, c’est l’ensemble de ce qu’on appelle la coopération au développement et l’humanitaire qui se sont disqualifiés aux yeux de nombreux peuples. Car les idéaux de justice sans cesse proclamés par nos États ont été totalement bafoués.2
Pierre Galand3,
ancien président du Centre d’Action Laïque
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